Jacmel-Carnaval dans tous vos rêves

Il est un préjugé vieux et tenace qui consiste à voir dans le carnaval une simple occasion de

beuveries, de vulgarités et de coups de folie gratuits, donc, de bêtise. C’est ce qui explique que

pour un esprit superficiel possédé par le démon de ce préjugé, il ne saurait exister de carnaval

intelligent, ou, mieux, spirituel. Tout se passe comme si l’apparence que donne le carnaval était

son essence ; comme si dans son concept même, il n’était, purement et simplement, qu’affirmation de l’animalité brute, de l’infrahumain. Qu’à cela ne tienne, le Jacmélien qui se

respecte est, depuis au moins deux siècles, un apôtre de la vraie signification de cette fête quasi-universelle.

C’est pourquoi l’un des objectifs primordiaux de ce site conçu par des Jacméliens à l’intention

du Tout-Monde, c’est de saper cette opinion erronée, de renverser ce préjugé funeste. Nous ne

cesserons jamais de le crier sur tous les toits de notre tiers d’île : « Malheur à celle/celui qui

ignore ou qui n’a pas compris que le carnaval est nuance ! Il risque fortement d’y perdre son âme(et son corps) ». Car si le carnaval combat joyeusement la tyrannie de l’esprit, ce n’est pas pour y substituer l’extrémisme terroriste du corps. Le rire de carnaval est nuance. Il est sublimation. Et parce que le carnaval est, dans tous ses éclats, une symbolique de vie, parce qu’il est affirmation totale de la vie, le préjugé anti-carnaval n’est pas seulement erroné, il est, répétons-le, funeste.

Ce sont des Jacméliens qui vous parlent ici. Sans occulter les apports propres aux manifestations carnavalesques du reste du pays d’Haïti, ce site vous invite particulièrement à la ribambelle d’actes créatifs que le carnaval de Jacmel met tous les ans à la portée du terrien lambda. Mais malheur à celles/ceux qui souffrent de « sériositrose » aiguë, car comme Krapo, elles/ils risquent de rentrer chez elles/eux sans cul. Oui, ce site veut que vous le sachiez : tous les ans, à Jacmel, c’est la même explosion de vie riante. Les crapauds quittent la mare comme les tigres quittent la jungle africaine pour s’éclater dans la jolie petite cité caribéenne. Les diables-mathurins ailés et les nègres-marron lanceurs de corde délaissent qui son enfer, qui sa haute montagne, de la même façon que les Taïnos entreprennent le long voyage dans le temps, pour prouver sur le béton de Jacmel que, par-delà le tragique, la vie est une fête merveilleuse. Tous les ans, Jacmel devient une ville qui porte le masque du partout pour célébrer le divers ; et à travers ce dernier, la cité réhabilite le contraste, la dissonance, le réel-fantastique, le chaos, le magma informe qui, auto-suffisants, ne nuisent nullement à l’ordre, à la mesure et à l’harmonie apolliniens. Qu’est-ce que la beauté ? Qu’est-ce que la laideur ? Sur le béton du défilé cosmique, ivres de joie, les repères se brouillent Seule compte la magie du merveilleux. Que vos yeux et vos oreilles se régalent ! Mais, à Jacmel-Carnaval, il est nécessaire qu’ils soient grand-mangeurs.

Dans le déploiement de ce melting-pot de rêve, à vos pieds, sur votre tête, derrière vous et en

vous, dansent mille et une petites et grandes merveilles qui vous donnent envie de jurer : « Sept

fois soixante-dix-sept fois sept fois, que Jacmel-carnaval soit dans tous mes rêves ! ».

Ce site vous invite à aller à la rencontre de vos rêves qui ont soif de danser.